A la douche!
- Marilyn

- 9 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 juin
Encore un post dont le nom veut tout et rien dire de prime abord!
Et non ce n'est pas un énième tableau de communication sur la douche, il ne permettra pas de choisir entre le savon qui sent la rose ou celui qui sent le citron. Pourtant c'est important de choisir avec quelle odeur on a envie de commencer (pour la team douche le matin!) ou terminer (pour celle du soir) la journée. C'est un pas vers l'autodétermination, le travail du choix ... Autant de valeurs qui me sont chères et qui sont indispensables à travailler.
Non ici je vous propose un tableau de plus. Un tableau de communication à utiliser en plus. Un tableau qui permet de poser la personne qu'il va falloir aider dans la prise de la douche (ou du bain d'ailleurs!) d'apprendre qu'elle a le droit de disposer de son corps.
Dit comme cela de prime abord, c'est un peu surprenant !
Pourtant en y réfléchissant, on se rend compte...
On se rend compte que pris dans la tourmente du quotidien on fait pour Loulou, on fait pour Choupette et que, quand bien même on est agité par les meilleures intentions du monde, à savoir la célèbre phrase "aide moi à faire tout seul", (Marie Montessori), ben lorsque le handicap s'en mêle, le quotidien est tellement intense que nos automatismes nous empêchent de réfléchir . Et on fait pour. Il, elle devient sujet de soins, apprend la passivité. Comment dans ses conditions, lorsque son corps si difficile à mobiliser et si bien mobilisé par autrui nous appartient?
Tel est l'enjeu premier de ce tableau de communication. Redonner la sensation de possession de son corps, en demandant l'autorisation de le toucher.
De plus, se poser dans une démarche plus respectueuse de l'intimité de la personne, en demandant l'autorisation d'accéder au corps d'autrui (démarche d'ailleurs réalisée par mon ostéo avant de commencer son traitement et régulièrement au cours de celui ci lorsque les zones à traiter varient) permet d'apprendre à détecter la nature du toucher. Certains sont indispensables et respectueux, d'autres tout aussi indispensables manquent de respect voire sont malveillants.
Apprendre à détecter ces signaux est également un vecteur essentiel de protection. Il est valable pour tout le monde, les personnes en situation de handicap mais également les enfants de la famille. Demander l'autorisation est l'un des gestes les plus simples qui peut mettre la puce à l'oreille de la personne en cours d'apprentissage.
En outre, afficher (ou diffuser auprès de l'équipe ) un tel tableau de communication dans l'espace de bain ou de change permet de poser officiellement la vigilance sur le sujet et peut freiner les potentiels agresseurs qui sauront que la personne "peut parler" de ces sujets. Nous retrouvons ici le principe "Nommer- recadrer" préconisé par Joanna Smith comme un outil de prévention des violences sexuelles quel que soit l'âge (Cf le livre de Protéger son enfant des violences sexuelles)
Objet de réapprentissage, ce tableau permet aussi d'apprendre à nommer les différentes parties du corps, et pour nous aidants de l'intime, de noter les différences entre les zones. Elles peuvent dire tant de choses, une douleur, physique ou psychique, un questionnement.
Et si il ou elle ne veut pas que vous touchiez telle ou telle zone, expliquez l'importance de l'hygiène, et cherchez à comprendre la raison, elle peut être sensorielle et sans lien avec les violences sexuelles, cherchez des éléments qui peuvent adoucir ce geste, change de gant au profit d'une éponge , de parfum de dentifrice ou autre peut aider. Mais surtout écoutez et cherchez à comprendre ce cri silencieux en échangeant avec la personne accompagnée même sur ce qui peut vous sembler banalité.
Alors ne vous privez pas... Imprimez le et plastifiez le !
(et si vous avez un autre outil de communication ou d'autres codes , reproduisez le mais n'oubliez pas le bouton violet! C'est le plus important!



Merci pour ce tableau qui encore une fois nous aide dans nos pratiques ! Je partage +++♥️